Le noir et le blanc : les étapes du deuil en psychologie des couleurs

Mouton noir et étapes du deuil
Cédric Vimeux a encore frappé avec une de ses petites histoires initiatiques à propos d’un mouton noir. Du noir aux étapes du deuil, il n’y avait qu’un pas !
Un ingénieur, un physicien expérimental, un physicien théoricien et un philosophe se promenaient dans les montagnes d’Écosse.
Quand ils atteignirent un sommet, ils aperçurent un mouton noir sur une crête avoisinante.
– On voit que les moutons écossais sont noirs, déclara d’ingénieur.
– Il serait préférable de dire que certains moutons écossais sont noirs, dit le physicien expérimental.
Le physicien théoricien réfléchit un instant et dit
– Il serait plus correct de dire qu’au moins un des moutons écossais est noir.
– D’un côté, du moins, corrigea le philosophe.
Gérard Szymanski
Chacun sa vision, ses identifications, sa façon de théoriser sur le monde en fonction de ses conditionnements, de son pays, et surtout, de ses expériences.
Tout est une question de point de vue, de petit bout de la lorgnette par lequel on regarde la vie ou…la mort !
Est-ce l’approche de la Toussaint la source de mon inspiration ou le fait que la mort soit un sujet jugé « mouton noir »?
J’entends par cela, « néfaste, que l’on tient à l’écart sous prétexte d’un risque supposé de contamination », c’est à dire particulièrement controversé? Voici donc ma version de l’histoire.
-La mort, en elle-même, n’est qu’un « instant » de passage d’un état vers un autre, dit le scientifique.
-La mort, c’est la perte de la respiration spontanée, de toute activité des nerfs crâniens et d’un électroencéphalogramme plat pendant trois minutes, dit le médecin.
-Pas du tout, la mort n’est qu’un passage, une formalité d’une réalité vers une autre, dit le spirituel. Il le sait parce qu’on le lui a dit et que cela a résonné en lui. Difficile cependant d’en faire la démonstration !
-Je regrette, Il n’y a rien après la mort, c’est la fin de tout, du corps et du principe de conscience dit le matérialiste.
-Que d’ignorance, la mort, « c’est célébrer ses noces avec l’éternité », le principe du Soi ne naît ni ne meurt, dit le mystique perse Rumi.
-La mort intrigue, dit le psychologue. Elle provoque en vous des réactions viscérales de rejet, de fuite ou d’incompréhension. Elle vous ramène à la disparition d’êtres chers.
-La mort fait peur dit la technique Tipi, elle vous ramène de façon très inconsciente à toutes ces petites morts que vous avez vécues dans votre vie intra-utérine et qui sont la cause de nombreux troubles comme les paniques, les crises d’angoisse et les phobies.
-La mort est quelque chose que l’on peut vivre de son vivant dit celui qui a vécu une NDE (Near Death Experiment). Ce fut une expérience inoubliable, une source de plénitude et de beauté dans un état de paix immense qui défie toute description.
-Que dites-vous, la mort est sans doute la chose la plus effroyable qui puisse arriver à un être humain; dit le Béotien.
-Tant que nous sommes en vie, la mort n’existe pas, dit le philosophe. Elle concerne un instant futur qui n’est pas encore arrivé. Dit autrement, tant que nous sommes vivants, l’angoisse engendrée par la mort n’appartient qu’à l’imaginaire.
-La mort, c’est la transformation dans un nouvel état, le signe d’une vie renaissante, dit le Chinois lorsqu’il s’habille en blanc pour un enterrement.
-La mort est une libération. Vivre est une maladie, la mort est le remède, dit le condamné lorsqu’il souffre.
Les créateurs de la série « Fringe » ont inventé un univers parallèle au sein duquel d’autres « nous » existent en ayant fait d’autres choix. Certains personnages, morts dans un espace/temps, existent cependant dans l’autre…
Comment s’y retrouver au milieu de toutes ces définitions et toutes ces idées contradictoires à propos de la mort ? Sans doute parce que votre vision de la mort dépend de vos croyances.
Les étapes du deuil
Quelques définitions et citations m’ont cependant mis la puce à l’oreille. Au lieu de parler de conceptions différentes de la mort, elles semblaient parler de différentes étapes du deuil: les voici.
- Puisque la mort est inévitable, oublions-là, a dit Stendhal
- La mort, ça n’existe pas, a dit Edith Piaf
- Qui aime la mort aime la vie, a dit François Mittérand
- On est seul dans la mort, a dit Monique Corriveau
Qu’il soit question de la vôtre, ou de la mort de quelqu’un, les étapes du deuil ont été balisées afin de faciliter la traversée de la peur et de la douleur.
Elisabeth Kübler-Ross a été une des pionnières à parler des différentes étapes du deuil à franchir.
Je vais vous décrire ce qui me paraît être huit phases bien distinctes des étapes du deuil. Il n’est bien sûr, pas uniquement question de la mort.
Les étapes du deuil concernent toute notion de perte, de mort psychologique, de départs, de rupture, de changements, d’abandon et de situations sans retour possible (en tous cas vécus comme tels).
1ère étape du deuil : le choc.
En apparence, il n’y a pas de réaction ni d’émotions. Vous êtes en état de sidération. La nouvelle est trop soudaine : « Vous êtes viré » ou « Il vous reste six mois à vivre ».
Il n’y a pas de conscience non plus. Cette forme d’incrédulité peut s’apparenter à un traumatisme. Il peut aussi y avoir une panique instantanée avec deux types de réactions dans le corps : l’adrénaline ou l’anesthésie. En état de choc, ce n’est pas le cerveau frontal qui est aux commandes.
2ème étape du deuil : le déni
C’est en quelque sorte, le refus de croire à ce qui vient de se passer. On rejette la réalité car elle est inacceptable et « in-entendable ».
Le refus de se confronter à la réalité peut engendrer des réactions physiologiques comme la perte de connaissance.
Le temps semble être aboli. Vous faites comme si rien ne s’était passé. Vous ne touchez à rien. Vous tentez de continue à vivre sur les habitudes du passé.
Si vous avez perdu quelqu’un, vous lui parlez comme si il était encore là. Votre corps vit une tension et une grande agitation mais vous agissez mécaniquement. Si c’est votre travail que vous avez perdu, vous cherchez à vous occuper.
3ème étape du deuil : la colère
Vous rendez la terre entière responsable de votre difficulté. Votre comportement peut devenir agressif. Vous cherchez des coupables et vous en trouvez.
Cette phase est reconnaissable dans les hôpitaux au niveau des services de soins palliatifs où les malades s’en prennent au personnel soignant ou à certains membres de leur famille.
C’est aussi la colère contre un Dieu vengeur qui s’en est pris à vous et vous cherchez pour quelle raison.
Parfois, c’est la colère contre vous-mêmes qui prend le dessus. Dans l’impuissance, vous culpabilisez de ne pas avoir été là pour l’autre ou de ne pas avoir fait ce qu’il faut pour votre santé ou pour votre relation.
Dans le cas d’une rupture, vous cherchez qui a commis l’erreur pour éviter de sentir. Vous cherchez à comprendre ce qui ne fonctionne pas comme si c’était réparable.
Cette tentative de rationalisation vous donne l’illusion de détenir encore un pouvoir de contrôle.
4ème étape du deuil : le marchandage.
Une issue vous paraît encore possible. Vous cherchez un accord avec le divin ou avec l’autre : «Je vais changer, tu peux rester avec moi, je ferai tout ce que tu veux ».
C’est peut être une négociation avec l’univers : « je promets de faire ceci » ou « je vais courir un marathon pour que cette personne retrouve la santé ».
Vous avez l’impression qu’avec un sacrifice, tout va redevenir comme avant.
5ème étape du deuil, tristesse et/ou dépression
Cette émotion est enfin au rendez-vous. Il n’existe pas de perte sans tristesse. Lorsqu’elle est là, une partie du deuil est entamée.
L’heure est souvent à l’isolement, à la sensation de vide avec des pics d’intensité douloureuse.
A cause du taux élevé d’adrénaline et de cortisol dans le sang, la fatigue s’installe. Les défenses immunitaires s’amenuisent. Les souvenirs refont surface. Vous pouvez croire devenir fou de douleur.
C’est souvent vers la fin de cette étape que vous commencez à envisager chercher de l’aide et du soutien. C’est un peu comme si cette phase était sans fin.
Si vous avez perdu votre travail, c’est un état dépressif qui s’installe. L’avenir est bouché. Revenir en arrière n’est pas possible.
6ème étape du deuil : la résignation.
C’est l’abandon de la lutte. A ce stade, vous avez l’impression d’avoir essayé toutes les stratégies et elles n’ont pas fonctionné.
Vous n’avez pourtant aucun visibilité sur la suite des évènements. Si vous avez été licencié, vous vous sentez exclu et rejeté mais vous n’y pouvez rien.
Pourtant la douleur s’atténue.
7ème étape : l’acceptation.
La réalité de la perte est mieux comprise donc plus acceptée. La vie se réorganise. Vous recommencez à fonctionner seul mais en acceptant les aides que vous avez sollicitées.
Il devient possible d’aborder la nouvelle réalité, même si celle-ci se traduit par quitter bientôt cette Terre.
Si vous avez vécu une rupture, vous commencez à voir le bon et le moins bon de la relation, les vraies raisons pour lesquelles elle a cessé.
Si vous avez perdu quelqu’un, vous commencez à vous relier à cette personne par un chemin plus intérieur.
En fait, vous sentez le lien dans votre propre cœur même si l’autre n’est plus là. Le lien est en vous. Vous pouvez commencer à laisser partir cette personne sans vous sentir dépossédé.
8ème étape reconstruction.
Lorsqu’une personne va mourir, il est étonnant de parler de reconstruction et pourtant c’est le cas.
A ce stade, vous développez une nouvelle identité. Vous êtes devenu quelqu’un d’autre. Vous laissez votre ancienne peau et vos anciennes souffrances s’en aller.
La mort n’est plus un obstacle ni une erreur. Vous commencez à pénétrer les mystères de cette réalité. L’amour semble plus fort que la mort.
Si vous avez perdu votre emploi, vous vous remettez à fonctionner. Votre cerveau trouve de nouvelles solutions.
L’aspect financier de la vie, que vous aviez totalement laissé de côté tant vous étiez submergé par la perte, refait surface.
« Nous sommes tous des chrysalides ; au moment de mourir, notre cocon s’ouvre et nous devenons papillons ». Elisabeth Kübler-Ross
La vie reprend ses droits. Vous trouvez une nouvelle foi en elle. Vous êtes tout neuf. Vous pouvez mourir guéri!
La perte n’est jamais facile à traverser. Les étapes du deuil sont aussi une lourde expérience à vivre. Il n’est pas question de vouloir transformer l’évènement difficile en action positive mais de ne pas résister au travail intérieur que cela exige.
Et pourtant, si vous acceptez de suivre le processus sans vouloir l’accélérer afin de passer vite à autre chose, vous allez en recueillir un cadeau inestimable : l’amour de l’acceptation et le cœur de l’instant présent.
Et vous, connaissez-vous la perte ? Vous a t-elle apporté un bienfait ? Faites un commentaire!

Le perte d’un être cher, on ne peut pas y croire, tout le corps rejette cette réalité inacceptable.
Comme le temps est long pour arriver à l’accepter !
Et il y a toujours un lien qu’on ne peut jamais couper : le souvenir de cet amour (en)volé.
Mais enfin on ose lever le voile et se confronter à ce qui reste vrai.
Oui Patrick, cela prend du temps. le mental a du mal
à concevoir la fin. Il le sait mais il a du mal à l’appréhender.
On n’a pas toujours non plus le temps de s’y faire, certains
départs sont assez violents.
Bonjour Hannah,
Très bien ce sujet, et à la fois très juste. Dans ma vie j’ai eu des deuils à faire, d’une vie à deux qui a mal fini, de la perte de mon père, (ma mère est toujours restée dans ce dénie de la perte de son mari, et même 7 ans après, ce qui fait qu’elle perd la tête), de la fin d’un nouvel amour. Je suis passée par ces étapes, recroquevillée sur moi, tout en avançant, et à la fin on se remet. Mon père me manque, j’avais une très bonne relation avec lui. On a n’avait pas besoin de se parler on se comprenait.
La fin d’une relation à deux, on passe aussi par ces étapes, mais là contrairement à la mort, on sait qu’il peut renaître autre chose.
Mais de toute façon je dis toujours que dans tout évènement pénible il faut 2 ans pour émerger.
Lorsque je ne vais pas très bien je dis que je fais la tortue, je me mets dans mon coin , je regarde une cassette qui me mets bien le moral en bas et le lendemain je suis repartie, c’est ma façon à moi de décompresser sur la dure réalité de la vie parfois.
Bonne journée et à bientôt dans la lecture
Nicole
Bonjour Nicole,
Quelle que soit la perte, il y a effectivement toutes ces étapes
à franchir et pas toujours dans le même ordre d’ailleurs!
Deux ans est bien un minimum pour un deuil. D’autres étapes
se manifestent parfois des années plus tard.
Bonjour Hannah,
Comme la plupart des personnes de mon âge, ma maman est partie après une existence de souffrances dont les dernières années très pénibles pour moi car elle ne me reconnaissais plus et ne parlait plus.
Même si l’on se dit que c’est une délivrance pour la personne disparue, le vide laissé est un gouffre qu’il faut remblayé et c’est très difficile et long.
Le père et encore plus la mère qui nous a portée en une partie de soi qui part avec elle ou lui.
La reconstruction (remblaiement) est longue et il faut se faire violence pour retrouver une vie à peu près normale.
Des années après, lorsque l’on a envie de partager un bonheur ou un évènement, on voudrait le partager avec l’être cher, mais ce n’est plus possible…
Et le vide est plus présent…
Bonne journée
Merci Danièle de ce partage.
Le passage dans le coeur n’est pas simple.
On aime la personne mais on doit apprendre
aussi à l’aimer dans l’absence. C’est ce qui
fait que les étapes sont parfois longues.
On peut se sentir accompagné par nos disparus
mais pas trop tôt sinon nous sommes dans le déni.
Bref, ce n’est pas simple comme tu le dis.
Je ne sais pas si j’ai suivi une à une ces étapes car la vie m’imposait d’être solide pour mes enfants…
La perte d’un être cher a été pour moi une voie d’accès a une plus grande conscience du divin.Car comment survivre si on ne donne pas de sens? Lorsqu’on est persuadé qu’il y a autre chose après la mort et que le lien existe toujours par le biais du coeur cela réchauffe extraordinairement.
Merci Martine de ton partage.
ce n’est pas facile de perdre ses proches
surtout quand on a des enfants. De plus, les
enfants ont besoin d’être tenus au courant de ce
qui se passe sans qu’on s’appuie sur eux sinon
ils le refoulent au plus profond d’eux-mêmes.
Bonjour Hannah, j’ai vécu beaucoup de pertes, perte de mon premier job, mêlée à une cassure avec mes parents par rapport à mon amour de l’époque un peu bizarre…bref ce n’était pas la joie et quelque part ça a remis les compteurs à zéro, j’étais en gros toute seule et j’ai commencé à faire des choix de ce que je voulais faire de ma vie. Faire des choix libère et vous fait grandir sur la relation avec les parents, la relation à l’amour et le sens de sa vie. Bien sûr, j’ai eu d’autres pertes en amour par la suite qui une fois de plus revisite les attachements à l’autre et la souffrance qui va avec. La vie m’a toujours poussée dans mes retranchements, à faire des choix, c’est dur mais au moins aujours’hui je sais qui je suis.
Quand à la mort, pour moi elle est un passage qui me permettra de revenir d’où je viens pour continuer l’aventure !
zenie
Bonjour Zénie,
D’abord merci pour la rapidité de ta participation
à la croisée des Blogs.
Je savais que je pouvais compter sur toi mais là tu
as dépassé mes espérances.
les pertes jalonnent notre vie pour nous aider à
toucher le coeur mais on ne s’en aperçoit pas tout
de suite tellement on reste accroché au sentiment
de perte.
Je vois que vous avez fait un beau chemin à travers différents outils, ce qui fut et est encore mon cas car le chemin n’est jamais terminé. Ayant fait 2 d’années d’écoute à l’association vivre son deuil, j’ai l’intention de parler effectivement de ces étapes du deuil
Je rajouterai qu’il faut souvent un accompagnement pour que les émotions soient vraiment libérées et arriver au niveau énergétique, ce que peu de praticiens savent faire car un deuil peut resurgir des dizaines d’années après, surtout lorsqu’on a un deuil dans l’enfance. Je viens d’en « retravailler » un, 61 ans après….
A propos de couleurs, je me rappelle que ma mère a passé pratiquement sa vie en noir ou en gris car il y avait toute une hiérarchie suivant les deuils.dans les grand magasins, il y avait un rayon spécifique « deuil » et à 10 ans, à la mort de mon père, j’ai eu une robe et une veste grise……On aurait mieux fait de ma faire parler…..
Bonne continuation pour éveiller les consciences.
Bonjour Solange.
Merci de votre partage.
Vous avez parfaitement raison à propos des deuils
non faits. Parfois ils resurgissent au hasard d’une
perte qui n’a pas du tout l’air d’avoir un rapport
avec l’ancienne disparition.
parfois c’est à la perte d’un animal qu’on s’aperçoit
que le deuil des humains n’est pas fait non plus.
Bravo pour ce travail intérieur que vous continuez
à faire.
Bonjour Hannah,
Nous continuons synchrones puisque dans mon avant-dernier article je parlais précisément des phases du deuil.
Oui, chacun voit sa vérité et est tout étonné (souvent) que cette vérité ne soit pas partagée par les autres, de là discussions stériles et souvent des disputes inutiles. Si vraiment chacun de nous arrivait à comprendre que nous voyons TOUT et tous par notre lorgnette ça éviterait bien des tourments.
J’ai mis du temps à me convaincre de ça mais ça maintenant je le sais pas toujours facile à gérer avec le petit moi égotique mais avec de la bonne volonté on peut y arriver
Bonjour Sylviane,
Oui c’est après demain la Toussaint, nous sommes dans
le thème. Et puis la petite histoire de Cédric ne
m’a pas inspiré autre chose cette fois-ci.
Merci de venir mettre des commentaires aussi malgré
ta grande activité…c’est cela la retraire! Pas trois
minutes à soi!
Bonjour Hannah,
Très importante cette compréhension des étapes du deuil !
Car dans notre société le deuil et ses manifestations naturelles sont souvent niées empêchant les personnes de faire correctement leur deuil afin d’arriver à la phase de reconstruction.
Je l’utilise souvent en thérapie pour faciliter ce passage difficile auquel nous sommes chacun amené à être confronté !
Prends soin de toi
Luc Mister No Stress
bonjour Luc,
En l’écrivant, je me suis dit que c’est sans doute
une des raisons pour lesquelles on engageait des
pleureuses aux enterrements.
Les gens étant sous le choc, ils ne sont pas toujours
dans l’émotionnel donc pas assez démonstratifs pour signifier
que le mort leur manque!
Et ça continue à se faire, par exemple en Afrique et c’est très sain !
Bonsoir Luc,
C’est aussi utile pour le mort si on croit au fait que son esprit
assiste à la cérémonie.
les Tibétains ont une autre version: pendant trois jours ils viennent
frapper à sa porte et lui crient qu’il est mort comme si le fait de ne
pas le savoir pouvait les retarder dans les bardos (ou limbes) au lieu
d’aller là où ils appartiennent.
Bonsoir Sofia,
Oui, il y a des bienfaits au niveau du coeur à traverser les étapes du deuil,
lorsqu’on ne s’enlise pas dans une des étapes.
C’est une façon de grandir dans la vie car plus on avance en âge, plus
on perd des proches. ce n’est jamais un accident, c’est un processus.
terrible cet article et pourtant c’est tout à fait cela, j’ai tout perdu il y a 10 ans, travail, santé, êtres chers, famille, comment résister à un tel raz de marée?
Maintenant je suis un peu comme un bateau à la dérive, je ne sais plus ou accoster, j’ai perdu tous mes repères et bien plus encore et je me demande à quoi cela sert de continuer!!!!!!!!!!!!!!
Je me rends compte que finalement dans les épreuves on est toujours seul et finalement il faut peu de choses pour déjanter, une parole mal interprétée, un geste, une bouffée de tabac mal venue, bref un petit grain de sable suffit à enrayer la machine la plus sophystiquée et après on regrette.
Comment se remettre d’un tel choc, surtout qu’après on se sens vide de l’intérieur, comment sublimer cela ne pas se retrouver dans un état d’angoisse permanente, comment ne pas sombrer????????????,!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bonsoir Gilbert,
La première chose à faire, c’est faire du sens.
Ce qui s’est passé il y a dix ans a du sens même
si vous n’en avez pas encore fait le tour.
les épreuve ont un objectif bien précis.
tant qu’il n’est pas atteint, la vie perd
son sens.
La vie nous travaille toujours au niveau du coeur
et lorsque les blessures sont trop enfouies, elle
nous les réveille afin que nous puissions les digérer
plutôt que les enfouir.
Il y avait donc une blessure avant le ras de marée
d’il y a dix ans. C’est par là qu’il faut commencer, faute
de quoi le ras de marée n’a aucun sens à part générer
de l’injustice, ce qui n’est certainement pas le but.
la tentation est grande de ne pas remuer le passé mais
là, je ne vois pas d’autre issue.
Je ne sais pas quel age vous avez Gilbert mais il n’y a pas d’âge
pour faire ce travail intérieur.
bonjour Hannah
C’est un très bel article, comme d’habitude il arrive au moment où j’en ai le plus besoin.
Il m’a fallut 13 ans dont 10 ans de thérapie et de travail sur moi pour atteindre à peine le niveau 7. Mais surtout de comprendre que j’avais fait un transfert d’amour parental sur cet homme que j’avais tant aimé.
Grâce à ton aide Hannah ,je suis prête à passer au niveau 8. Puis grâce à cet article aussi je comprends mieux le travail du deuil et combien il est important de l’accomplir.
Je pense qu’aujourd’hui je peux laisser partir l’être cher et l’accompagner vers la lumière afin de me diriger vers la dernière étape le niveau 8.
Encore merci Hannah , tu me conduit vers la lumière
Je t’embrasse
Brigitte
Bonsoir Brigitte,
C’est très long un deuil et ça se passe parfois en plusieurs fois.
On fait un travail, on se dégage et puis on se refait un tour de manège
des huit étapes quelques années plus tard.
En 2012, Nous sommes poussés à accélérer le nettoyage des mémoires
qui restent.
bonjour Hannah
très bel ouvragbe sur les étapes du deuil.
comme l’écrit elisabeth kubler-ross : la chrysalide, depuis que j’ai fait ce travail sur moi, effectuer les différentes étapes du deuikl aussi bien pour la perte d’un être cher ou lors des situations dans ma vie, je sais que je vais être transformée.
merci beaucûp et à très bientôt
patricia
Bonsoir Patricia,
Oui, les étapes s’appliquent à toutes les situations
de rupture et de perte.
Bonjour Hannah,
Grand Merci de ce partage, la mort est un sujet abordé de différentes façons, en fait c’est bien souvent la compagne de la peur et pourtant … lorsque la peur prend un peu …d’…r… , elle s’envole et là, la vision de la mort est différente.
Cela ne vient pas du jour au lendemain, pour moi cela est arrivé à partir du moment où je me suis plongée en pleine nature, juste le fait d’observer la vie, les saisons, et surtout lorsque j’ai pu découvrir que nous sommes fait des mêmes atomes de tout ce qui existe. Alors, la vie étant transformation, tout naturellement, la mort est un passage.
Pour ce qui est de mon âme, elle n’est pas matérielle, elle est là pour quelque chose (je suis en train de capter cela depuis quelques temps 😉 et lorsqu’elle quittera mon corps, elle sera libre comme l’air
Au plaisir d’autres partages,
Sophie de Toulouse
Bonsoir Sophie,
C’est important ce que tu dis à propos des mêmes atomes.
C’est la base de la physique quantique et donc des thérapies
quantiques. C’est ainsi qu’ils ont déterminé que la matière
avait aussi une conscience. Emmanuel l’appelle la « psychomatière ».
Bonjour Hannah,
très bel article, et surtout magistrale interprétation du sujet de départ.
J’aurais tendance maintenant à dire :
Tout est bien,
a ce qui m’arrive. Pour moi la vie apporte toujours les deux faces d’une même situation, aucune n’est bonne ou mauvaise, c’est nous qui les rendons désagréables ou merveilleuses.
Bonne journée
Manuel
Merci Manuel,
Je suis vraiment de ton avis, c’est notre mental
qui trie les expériences en bonnes ou mauvaises
alors qu’elles sont.
Bonjour Hannah,
Très intéressant votre article. Perdre une personne qui nous est très cher, c’est le trou le plus grand de la vie. C’est toujours facile à dire les choses, si nous ne vivons pas dans le thème, et je sais ce que je dis. Avant le décès de mon mari, en voyant les autres peinés à cause d’une perte de leur proche, j’ai beaucoup de peine pour eux. Mais quand ce cas m’arrivait, ce n’est toujours pas la même sensation. Vu que je me préparais bien à l’avance mais quand la chose arrive, le désastre n’est pas la même vision. Dieu merci, je suis assez forte pour surmonter en acceptant bien son départ, car quand Dieu nous appelle, nous ne pouvons le refuser, donc je m’y fais, et je le laisse partir malgré ma peine, comme cela il sera heureux de partager mon soutien pour lui. Gardez un bon philosophe et tout ira pour le mieux, fais un effort pour soi-même.
Bonnes fêtes de Toussaint
Elisabeth
Bonsoir Elisabeth,
C’est certain qu’en acceptant d’entrée de jeu le départ de
quelqu’un les phases du deuil seront plus simples à traverser.
Il reste néanmoins à les traverser et cela prend du temps.
Bonjour Hannah,
Merci pour ce bel article qui incite à la réflexion.
Finalement, je pense que l’on vit avec la mort toute sa vie. Si l’on prend conscience que tout meurt à tout instant, ça donne encore plus de valeur à la vie, à chaque instant de la vie.
De cette façon, il me semble en vivant vraiment dans le présent pour soi et avec les êtres que l’on aime que l’on peut faciliter la perte et le deuil inévitable.
On se prépare à accepter l’absence, on accepte la souffrance et le chagrin, on ne résiste pas.
Par expérience ce qui me semble bien plus difficile à vivre et plus douloureux pour moi, c’est la déchéance des êtres que l’on aime ou la peur de notre propre déchéance.
« Accepter la souffrance c’est cheminer vers la mort. Faire face à la souffrance profonde, lui donner la permission d’être, lui accorder votre attention, c’est entrer consciemment dans la mort. Quand vous avez connu cette mort, vous prenez conscience que la mort n’existe pas et qu’il n’y a rien à craindre, seul l’égo meurt. » Eckart Tolle
Maintenant, c’est vrai que notre société et notre culture occidentale ne facilite pas le deuil et la résilience !
Bien amicalement,
Christine
Bonsoir Christine,
J’aime beaucoup cette citation d’Eckart Tolle.
C’est d’ailleurs ce qui nous fait le plus peur:
donner la permission d’être à la souffrance profonde:
on croit à tord que si on l’invite, elle ne partira
plus jamais.
Bonjour Hannah,
Merci pour cet article qui détaille bien toutes les phases par lesquelles il est nécessaire de passer pour faire son deuil.
Ces phases sont indispensables et peuvent prendre plus ou moins de temps selon la gravité du deuil auquel nous sommes confrontés et le fait de connaître ces étapes est une aide précieuse.
Car la vie n’est finalement qu’une succession de « petites morts » dans la mesure où chaque changement que nous initions ou que nous subissons fait « mourir » un peu de celui que nous étions avant.
Et il y a aussi cette manière de voir les choses : « Plus souvent on meurt, plus intensément on vit. » (de Max Beckmann)
Amicalement,
Pascal
Bonsoir Pascal,
Merci pour cette jolie citation.
Toutes ces petites morts sont aussi là
pour nous désidentifier de la nôtre.
Bonjour Hannah,
La mort, le deuil… sujets passionants qu’il faudrait selon moi mettre au programme dans les écoles.
La mort est indissociable de la vie. Comment l’ignorer ? Ne sommes-nous pas confrontés sans cesse
à des petites (ou grandes) morts càd des changements d’états.
En parler n’est pas contagieux, bien au contraire !!
J’y ai été confrontée très jeune, de façon brutale et j’ai voulu me documenter pour exorciser en
quelque sorte cette terreur que j’ai ressentie la première fois. Le premier livre que j’ai lu sur le sujet a été:
« La mort, dernière étape de la croissance d’E. Kübler-Ross… une révélation pour moi et un apaisement
quasi immédiat. Les livres m’ont aidée, mais pas seulement…
Pour franchir les différentes étapes du deuil, que tu décris si bien dans ton article, je me suis fais aider
mesurant l’ampleur de la tâche, surtout lorsque la mort d’un être jeune est répétitive.
IL ne faut pas oublier non plus qu’un deuil réveille les anciens deuils non faits…
Je pense que c’est surtout la mort précoce que nous craignons… mourir de vieillesse est dans l’ordre
des choses.
Je terminerai encore par une citation d’E. Kübler-Ross: « mourir, c’est déménager dans une maison
plus belle ».
Merci pour ce bel article ! Je t’embrasse
Merci pour cette jolie citation Roseline.
Je crois que tu es devenue une grande spécialiste
des étapes du deuil.
Il y a plusieurs façons de mourir et mourir à ses
attachements est effectivement une grande libération.
Pour le reste, ce qui fait le plus peur dans la mort,
ce sont les réminiscences de « petites morts » que nous
avons vécues dans la vie intra-utérine et sur lesquelles
viennent s’accrocher adultes, toutes nos phobies, nos
angoisses et nos peurs de perdre les êtres chers.
C’est là qu’intervient Tipi!
Bonjour Hannah,
Il me semble que ces étapes se retrouvent s’il y a vraiment celle du choc initial. Pour des personnes âgées en fin de vie, je pense qu’il n’y a pas ce choc. L’entourage s’est habitué petit à petit à l’idée que la personne allait mourir. Pourtant, il y a bien un deuil, non ? ou est-ce qu’il n’est jamais fait ? Personnellement, j’étais assez jeune quand j’ai perdu mes grands parents. Et, je n’ai pas du tout vécu ces étapes, telles que tu les décris. Sauf la tristesse. Maintenant, je pense très souvent à eux, et ils m’inspirent dans ma vie. J’ai d’ailleurs écrit un article sur ma grand-mère dont tu m’avais dit qu’il ressemblait plus à un chapitre de roman qu’à un article de blog… 😉
Amicalement.
Bonjour jean,
Je crois effectivement qu’on parle des deuils auxquels on n’est pas préparé.
Il existe parfois cependant des pertes contre lesquelles à priori on ne cherche
pas à se rebeller mais qui drainent avec elles d’autres deuils non faits.
C’est là où il faut être vigilant.
En apparence, la personne était malade, donc c’est un soulagement de la voir
partir et arrêter de souffrir. Pourtant on peut s’apercevoir à la longue qu’on a du
mal à s’en remettre justement pour ce que j’ai dit plus haut.
Lorsqu’on est très jeune, on n’a rien à perdre et on ne sait pas encore au niveau
cellulaire qu’on va mourir, on est immortel. Perdre quelqu’un ne touche pas
vraiment à l’intérieur de réel traumatisme.
je crois que la notion de deuil et d’étapes vient plus tard lorsqu’on a entassé
pas mal de situations non terminées.
Je me souviens effectivement de ton article.
A ce propos, si tu as un peu de temps, tu pourrais mettre tes talents d’écrivain
au service d’une histoire de l’avent proposée par Danièle Galicia…
Bonjour Hannah !
Oh oui, très important ce processus du deuil. Et il ne s’adresse décidément pas seulement aux personnes que nous perdons, mais à tout rêve, toute situation perdus… On a tendance, parfois, à minimiser l’impact d’un rêve non réalisé, d’une attente non comblée et des dégâts que l’un et l’autre laissent à l’âme.
Merci pour ce très bel article, explicite et utile pour comprendre le processus.
Bonsoir Bernadette,
Oui tu as raison, on n’arrête pas en fait de faire des deuils:
de nos rêves mais aussi de nos illusions, des projections que
nous faisons sur les autres et de tous nos projets avortés.